Rencontres au sommet d’un gratte-ciel, dans un labyrinthe de saveurs et de couleurs et au pied d’un étang sacré

Du haut de l’un de ces nombreux immeubles – littéralement, au 22ème étage – nous surplombons Adana, le vent dans les cheveux. 

C’est l’appartement d’Ali. La terrasse du gratte-ciel est une extension de chez lui. Le soir, il y fait frais, il y installe son écran géant devant le hamac et les canapés protégés par un toit. Les musiques turques défilent, on apprend l’existence de la superstar Tarkan, de la gagnante de l’Eurovision 2003, Sertab Erener, et d’artistes plus récents tels que KÖFN et Mabel Matiz. On est fan. Ali adore son pays, sa culture, sa ville dont le carnaval est l’évènement le plus important. Policier, on rencontre ses collègues et amis le dernier soir en sa compagnie. L’un d’eux nous invite le lendemain à prendre le déjeuner avec sa famille. Nous voilà chez eux, le ventre rempli, il nous déniche un emplacement sur l’autoroute pour y faire de l’autostop. En deux minutes, un camion s’arrête, on est parti pour Gaziantep avec Mehmet. 

Là-bas, un autre Mehmet, kurde, nous héberge avec deux allemands. Le soir même, on y goûte la nourriture de rue et le gâteau Katmer, avec du lait et du thé. À ce moment, les résultats des élections municipales tombent, la ville de Van commence à se révolter. Le lendemain, on découvre l’immense marché de Gaziantep où l’on se perd dans les pas de la foule. Les couleurs des babouches et des épices se mélangent avec le bruit métallique des marteaux des nombreux artisans. 

Déjà, on décide de rejoindre Urfa. Un policier vient nous interrompre pour nous demander nos réseaux sociaux et nous conseille d’aller plus loin, dans l’autoroute, pour faire du stop. On suit ses conseils pour y rencontrer Abdullah, un autre conducteur de camion, qui nous emmène directement à Urfa. Il nous invite chez lui pour y passer la nuit mais nous sommes déjà conviés chez Ismail. Dans un mois, ce dernier ouvre son hôtel dans le centre d’Urfa, le projet d’une vie. En attendant, il trouve le temps de partager un bon repas pour l’Iftar avec nous et de regarder une comédie turque, « Mucize».

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