Au fil des rencontres : jeux de sociétés, fêtes orthodoxes, accordéon et autostop en van
Construire ses routes, ses champs, ses villes ou encore ses abbayes stratégiquement dans l’adversité : « Carcassonne » à Patras, avec Panos. Jeu à l’image des luttes à l’accordéon de Yannis à Exárcheia. Trois familles se disputant le pouvoir au sein de cette « monarchie démocratique » déconnectée de la population. La situation politique se contexualise ici : un square symbolique détruit dans le coeur de ce quartier protestataire pour une bouche de métro. Des jambes de policiers derrière leurs boucliers jalonnent les rues. Un terrain de basket et un amphithéâtre à ciel ouvert sont les images actuelles du vestige de demain. Des hôtels pour sceller la révolution par des invasions touristiques et une évasion financière. Airbnb étouffe le budget et le besoin des locaux pour se loger. Les murs tagués colorent des expressions muettes essayant de dissuader ou de terrifier : « Touristes, vous détruisez ce que vous êtes venus voir ». 25% du PIB de la Grèce, poids d’un tourisme insoutenable qui pèse sur la vie des Grecs. Un pouvoir d’achat qui régresse sans cesse depuis la crise financière. On commence tout juste à comprendre les équilibres fragiles de la société grecque. On plonge dans ses saveurs authentiques : moussaka, gyros, bougatsa… ses valeurs orthodoxes, l’importance de la famille et de la religion avec Anastasios ; et son passé aux milles facettes. Un couple de Bulgares, Dara et Boyan, et un Pakistanais, Ali, nous emmènent vers Sparte et la région de Máni pour l’explorer davantage.
Dans les rues mouvementées, les cafés à emporter occupent les mains des grecs avant d’emplir les poubelles. Grand escalier pour arriver au Château de Patras. Les yeux assommés par une vue immense où le grand pont Rion-Antirion découpe la mer Ionienne pour y faire jonction entre la Grèce centrale et le Péloponnèse. Les enfants font du porte-à-porte pour gagner quelques sous contre un chant de Noël rythmé par le son des triangles.