Gythio : mer, oliviers, femme de Sparte et repos.
Gythio, des oliviers sur la terre, un phare sur la mer. Le bruit des vagues sur les plages vides. Là où Paris enleva Hélène de Ménélas pour l’emmener à Troie. Les Mataki s’éparpillent un peu partout sur les murs des maisons et des magasins pour protéger du mauvais oeil. La résilience des arbres sur le passage manifeste des incendies. À Maní, les terres arides sont séparées par des murets pour marquer la propriété. Le phare de Tainaron, pointe du Péloponnèse ; Vathia, village abandonné ; Areópoli, ville du vent et du départ de l’insurrection pour l’indépendance grecque. Les stigmates des bâtiments, des fenêtres minuscules pour défendre le territoire face aux Ottomans. « La victoire ou la mort », un drapeau. Sparte, ville sans murs et le vestige de l’époustouflante Cité de Mystrás, construite pour sa défense. La liberté des femmes de Sparte et leur déclin contemporain. Stavroula, grecque ayant vécu à Athènes et au Luxembourg, avant de reprendre les terres d’oliviers qu’elle a hérité à Gythio. Un sacerdoce et aussi le seul cadre où elle imagine finir sa vie. Ses habitudes, son yaourt, son charcutier, son boulanger, ses marchés… Ses pensées : le Gi Gong, la numérologie, le taux d’humidité sur sa santé ; corruption des uns, trahison des autres ; le covid, les complots, les homosexuels au pouvoir. Son chat roux, Mamadou, son bichon malté, Boubou, ses poules et ses moutons. Les traditions, le 6 janvier, la cérémonie de la bénédiction de Dieu. Un crucifix lancé par le Pope à aller chercher dans la mer le premier pour recevoir ses bénédictions. La nuit tombée, des navires en file indienne voguant sur la mer, plein d’essence pour contourner illégalement l’embargo.